Les producteurs de lait à Fischer Boel « Salut et merci pour rien »

Un bonhomme de paille avait déjà brulé en Blegique l'été dernier pour manifester la colère des éleveurs laitiers face à la crise laitière. (© Terre-net Média)

« Pendant cinq ans, Mariann Fischer Boel a oeuvré à une dérégulation du marché du lait. Nous la tenons pour responsable de la baisse des prix qui nous met tous en grave difficulté financière », a accusé Richard Blanc, un Français de l'Association des producteurs de lait indépendants. Une centaine de producteurs se sont réunis au pied du bâtiment de la Commission européenne devant deux mannequins de paille à l'effigie de la Danoise et au son d'une fanfare jouant « ce n'est qu'un au revoir ».

Des milliers de producteurs de lait avaient protesté dans toute l'Europe il y a quelques mois pour dénoncer la chute de leurs prix de vente et réclamer des aides de Bruxelles. « Les prix du lait actuels ne me permettent pas de survivre. Même pour nourrir la famille, on vit à crédit », a expliqué Thierry Lebègue, qui élève 130 vaches dans les Ardennes françaises et dit accuser un trou de 70.000 euros dans sa comptabilité.

Dacian Ciolos, nouvel espoir des agriculteurs

Les producteurs attendent à présent que le nouveau commissaire à l'Agriculture nommé officiellement mardi, Dacian Ciolos, soit plus conciliant à leur égard, notamment en revenant sur la disparition programmée des quotas laitiers. « Dacian Ciolos ? Il pourrait difficilement être pire que Fischer Boel ! » s'exclame Michel Willeme, qui possède 45 vaches dans les Ardennes belges. « Nous sommes prêts à nous adapter à des quotas qui changent d'une année sur l'autre, » insiste Lise Martin, qui partage une exploitation de lait bio avec ses frères en Belgique.

« Mais maintenant, avec du lait bio qu'on nous achète à 30 centimes le litre, on ne s'en sort pas », a-t-elle ajouté. Le représentant des producteurs de lait belges, Erwin Schöpges, a demandé une minute de silence en l'honneur des « agriculteurs qui se sont suicidés faute d'issue financière », avant de mettre le feu aux deux mannequins.